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L'investisseur que vous êtes se pose légitimement une série de questions en cette période particulièrement compliquée.

L'investisseur que vous êtes se pose légitimement une <b>série de questions</b> en cette période particulièrement compliquée.
19/03/2020

Nous les avons rassemblées et le Pr Mikaël Petitjean, Chief Economist de Waterloo AM, y répond. Voici les cinq premières questions et leurs réponses. Nous continuerons à vous informer au fur et à mesure de l'évolution de la situation.

Notre Comité d’Investissement se réunit tous les matins via conférence téléphonique pour commenter l’actualité, et évaluer les éventuelles actions à entreprendre dans l’allocation de nos fonds d’investissement. Sous l’égide de notre Chief Economist et sur la base des analyses macroéconomiques actualisées quotidiennement, chacun des membres de notre Comité d’Investissement – ayant tous au minimum 20 ans d’expérience dans le domaine des marchés financiers – partage son avis sur la situation.

Notre comité d’investissement bénéficie en outre de l’expérience Marc Thomas qui nous a rejoint en 2019 après une carrière de près de 30 ans au sein d’une entreprise leader dans le domaine de la biotechnologie et des vaccins. Son expertise contribue activement à notre analyse globale de cette double crise sanitaire et économique ainsi que leurs influences respectives.

Les marchés boursiers ont fortement baissé et ils baissent encore.
Peuvent-ils encore tomber plus bas ? Jusqu’où ?

Quand on regarde les crises que l’on a connues par le passé, une baisse de 50 % correspond souvent au creux à partir duquel les marchés rebondissent. Depuis le début de l’année, Wall Street a perdu 30% (Dow Jones ou S&P 500). Le Bel 20, lui, a perdu 40%. Ceci dit, les niveaux actuels deviennent intéressants pour d’éventuels achats, même si une nouvelle baisse à Wall Street ne peut être exclue si les Etats-Unis entrent en ‘lockdown’. Notons toutefois que l’annonce du ‘lockdown’ en France a été suivie par une hausse des cours ce mardi. Des sociétés cotées vont sans doute publier des résultats en baisse pour le premier trimestre 2020, et sans doute également pour le suivant. Toutefois, nous croyons que les marchés ont déjà digéré ces pertes, et qu’elles sont déjà reflétées dans les cours actuels. 

En fin de compte, dois-je vendre et acter une perte ?

C’est la question que beaucoup de gens se posent. De mon point de vue, la réponse est non, car comme dit le dicton : « on n’essaie pas d’attraper un couteau qui tombe ». Les marchés vont rebondir car ils reflètent un combat contre un virus, combat que nous allons gagner. C’est la raison pour laquelle je n’aime pas parler de guerre. Dans une guerre, on ne sait pas qui va la gagner. Quand un investisseur vend dans ces circonstances, il ou elle ne pourra jamais récupérer ce qui a été investi. Ou alors il lui faudra 5, 10, 15 ans de plus.  
La majorité de mes confrères « Chief Economist » défendent l’idée que les investisseurs qui ne sont pas contraints par la crainte d’une performance négative à court terme doivent être acheteurs lorsque les cours boursiers chutent, en particulier dans les récessions et les crises. Les investisseurs qui ont un certain appétit pour le risque et un horizon d’investissement suffisamment long peuvent saisir aujourd’hui l’opportunité de renforcer leur exposition en actions, sans toutefois favoriser les sociétés bénéficiaires d’effets d’annonce à court terme.
Si au contraire, l’idée de renforcer votre portefeuille d’actions vous inquiète ou détériore votre sommeil, alors il est préférable d’attendre la reprise sans toucher à la répartition de son portefeuille.

N’est-ce pas le moment de rappeler que tout placement en Bourse doit aller de pair avec un horizon temporel de minimum 5 à 7 ans ?

Je crois que c’est un principe qu’il faut rappeler régulièrement, car il est très important. 5 à 7 ans me paraît être un bon horizon de placement pour un portefeuille diversifié, c’est-à-dire réparti en actions et obligations. Plus le portefeuille est investi en actions, plus l’horizon temporel doit être allongé. Pour un portefeuille comptant beaucoup d’actions, il faut compter 10 ans au moins.

Les fonds de placement baissent-ils dans la même proportion ? Leur portefeuille est diversifié, donc moins sensible aux chocs boursiers.

D’une manière générale, les fonds d’investissement de qualité ont été plus résilients que les indices boursiers : les fonds ne chutent pas dans la même proportion que les indices. Leur diversification intrinsèque a permis d’amortir la chute des marchés. Alors que les indices boursiers affichent des pertes de 20 à 40%, les pertes des fonds d’investissement de qualité se situent actuellement entre 10 et 20%.
Je crois beaucoup aux vertus de la diversification, la première qualité des fonds de placement. Certaines banques centrales ont baissé leurs taux. D’autres vont encore le faire ou prendre des mesures comparables, facilités accordées aux banques, achat d’obligations ou monétisation de certaines dettes. Tout cela est de nature à peser à la baisse sur les taux d’intérêt, et donc à permettre au marché obligataire de rebondir.

Si mon portefeuille est bien diversifié, par exemple actions/obligations, puis-je tabler sur le fait que les obligations compensent les pertes sur les actions ?

La diversification permet d’amortir le choc, mais il ne faut pas trop en demander au marché obligataire. Il ne peut compenser des pertes de 30 ou de 40 % sur les actions. Toutefois, les marchés boursiers vont rebondir. La véritable question est de savoir à quelle vitesse. Cela dépendra de la capacité à maîtriser la propagation du virus en nombre et dans le temps. A l’heure où je vous écris ces lignes, et au terme d’un cycle d’environ 4 mois, les pays asiatiques (Chine, Corée du Sud, Taiwan, Hong-Kong) redémarrent leurs activités économiques. Ce sera notre cas également. Par ailleurs, nos gouvernements et les organismes financiers transnationaux (FMI, BCE, etc.) ont pris des mesures de soutien de l’économie.

Dans quelques jours, Mikaël Petitjean, Chief Economist Waterloo AM et professeur à l’UCL et à l’IESEG (Lille et Paris) répondra à d’autres questions. Nous profitons de la présente communication pour vous confirmer que bien qu’ayant pris la décision de privilégier le homeworking, toute l’équipe de Waterloo AM se tient à votre entière disposition par les canaux électroniques et téléphoniques habituels.