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Voici une nouvelle série de 5 questions posées à notre Chief Economist, le professeur Mikael Petitjean

<b>Voici une nouvelle série de 5 questions</b> posées à notre Chief Economist, le professeur Mikael Petitjean
24/03/2020

Nous espérons que votre famille et vous-même vous portez bien.
Nous profitons de la présente pour vous informer en toute humilité que Waterloo Asset Management a mis sa petite pierre à l’édifice par un don significatif à la Fondation Saint-Luc afin d’acheter des respirateurs et du matériel pour l’aider dans son combat contre l’épidémie de Covid-19.

Comme promis, voici une nouvelle série de 5 questions posées à notre Chief Economist, le professeur Mikael Petitjean (UCL & IESEG) concernant les répercussions de la crise covid19 sur les marchés financiers.
Nous continuerons à vous informer au fur et à mesure de l'évolution de la situation.

La baisse des taux d’intérêt décidée par la banque centrale américaine peut-elle faire monter la valeur de mes obligations ? Les mesures décidées par la Banque centrale européenne (BCE), à savoir l’achat d’obligations à concurrence de 750 milliards d’euros d’ici la fin de l’année auront-elles le même effet ?  

Il est difficile de croire que les mesures décidées par deux des plus grandes banques centrales du monde puissent faire monter la valeur des obligations dans le contexte actuel. Par contre, elles peuvent freiner leur baisse ; elles l’ont d’ailleurs fait. Cela permet de compenser le « bear market » qui se caractérise par une chute des grands indices boursiers. Les portefeuilles diversifiés, par exemple les portefeuilles neutres (50 % d’actions, 50 % d’obligations) ont amorti le choc. Leur recul est de 10 à 20 % alors que les indices boursiers ont chuté bien davantage. Attention toutefois à la qualité des obligations. On n’en parle pas beaucoup, mais la crise a déjà fait monter les taux auxquels l’Italie et l’Espagne peuvent se financer. L’effet sur la valeur d’inventaire des emprunts de ces deux pays est négatif.

Dois-je me tourner vers les valeurs refuge que sont le dollar, le yen ou le franc suisse (obligations) ?

C’est en cas de crise que l’on se tourne vers les valeurs refuge – c’est leur rôle. Le problème, c’est que si tout le monde le fait en même temps, les valeurs refuge que sont les obligations en dollar, en yen ou en franc suisse deviennent très chères. En fait, il doit toujours y avoir des valeurs refuge dans tout portefeuille diversifié. Mais de manière générale, nous déconseillons d’avoir trop de devises étrangères dans un portefeuille du fait de leur caractère très volatile.

On dit que la valeur refuge par excellence est l’or.
Or son cours est erratique…

C’est exact. On ne peut pas dire que l’or a rempli le rôle de valeur refuge qu’on lui prête, sa performance ces derniers temps est décevante. Cela ne nous étonne pas. Beaucoup d’investisseurs croient que l’or est une sorte de valeur ultime, la seule qui reste quand tout s’écroule. D’abord, on n’en est pas là. Et puis il faut savoir que le cours de l’or est corrélé à d’autres actifs. Par exemple, la demande de joaillerie ou le dollar ; l’or tend à baisser quand le dollar monte, et inversement. Ceci dit, si vous tenez absolument à avoir 5 % d’or dans votre portefeuille, comme certains le conseillent, pourquoi pas ? C’est une diversification de plus. Mais n’en attendez pas davantage.

Est-ce le moment d’investir dans des valeurs que la crise sanitaire fait monter, par exemple le secteur pharma ou la biotechnologie ?

A priori oui, mais attention de ne pas payer trop cher et de soigneusement choisir des valeurs qui ont un réel potentiel. Attention à l’effet bulle si tout le monde se précipite sur ces valeurs. Nous vous conseillons toutefois de garder un œil attentif sur la diversification de votre portefeuille. Privilégiez une sicav spécialisée est plus appropriée que d'opérer une sélection éparse d’actions sans logique particulière.
Si vous voulez profiter de la baisse des cours pour acheter des actions individuelles, vous pouvez aussi vous tourner vers la grande distribution ou le secteur alimentaire. Coronavirus ou pas, il faut manger et boire tous les jours.

Il y a déjà eu des crises : que nous enseignent-elles ?
Peut-on être sûr que les Bourses vont remonter après la crise ?

 Que ce soit après le lundi noir de 1987, après la guerre du Golfe en 1991, après la crise asiatique de 1997, la bulle internet de 2000, les attentats de New York, la faillite de Lehman Brothers en 2008 ou la crise de la dette grecque en 2010, les marchés boursiers ont toujours remonté la pente. Ils ont même atteint des niveaux supérieurs à ceux d’avant ces crises. La seule récession qui a laissé des traces cinq ans après son déclenchement est la crise de 1929. Il faut bien comprendre que les marchés financiers sont très réactifs : ils réagissent très rapidement dans l’objectif de retrouver des prix d’équilibre – dans les deux sens d’ailleurs. C’est l’occasion de rappeler, une fois encore, qu’un investissement en actions ne peut se concevoir qu’avec un horizon de 5 à 7 ans.
Dans quelques jours, Mikaël Petitjean, Chief Economist Waterloo AM et professeur à l’UCL et à l’IESEG (Lille et Paris) répondra à d’autres questions. 
Nous vous rappelons que bien qu’ayant pris la décision de privilégier le homeworking, toute l’équipe de Waterloo AM se tient à votre entière disposition par les canaux électroniques et téléphoniques habituels.