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Investir dans les diamants, risques et opportunités

Investir dans les diamants, risques et opportunités
22/02/2017

En novembre 2016, un diamant de taille poire de couleur rose et d’un poids de 9 carats s’est vendu chez Christie’s à Genève pour un prix de 18,127 millions de francs suisses soit un peu plus de 2 millions d´euros le carat !

Malgré ces prix étourdissants, le marché du diamant n’a pas que connu des jours heureux ces dernières années et a subi comme la plupart des autres actifs les revers du ralentissement de la demande globale entraînant avec elle la chute des cours du diamant.

Les 4 c

Avant de se lancer dans l’achat d’un diamant, il faut d’abord savoir que chaque diamant est unique. Afin de pouvoir les comparer, les professionnels utilisent un système de classement développé dans les années 50 par le laboratoire de gemmologie GIA. Ce système est basé sur quatre grands critères à savoir la taille du diamant (cut), son poids (carat), sa pureté (clarity) et sa couleur (colour).  

En fonction de ces différents éléments, le diamant recevra un certificat qui permettra de l’identifier. Ce dernier est d’une importance cruciale ! En effet, face à l’augmentation des diamants synthétiques, difficilement reconnaissable à l’œil nu d’un diamant naturel, ce certificat permettra de garantir votre investissement.   

Le Rapaport

Une fois la carte d’identité du diamant établi, les professionnels se basent sur plusieurs critères afin d’évaluer son prix. Un des systèmes les plus largement utilisés par les professionnels est ce qu’on appelle la liste « Rapaport ». Cette liste publiée chaque semaine donne une indication de la moyenne des prix à laquelle sont échangés les diamants. Elle sert de norme aux diamantaires et joailliers afin d’évaluer les grandes tendances de prix sur le marché.  

Un diamant pourra être vendu à un prix sensiblement inférieur ou supérieur à sa valeur Rapaport correspondante. En effet, ce système d‘évaluation est une indication de tendance de marché et ne tient pas compte d’une série d’éléments comme la qualité de la taille, l’expertise du laboratoire de certification, la fluorescence de la pierre, le volume traité, etc.   

Les bourses du diamant

Les principales bourses du diamant taillé sont situées à : Anvers, Londres, New York, Tel Aviv, Bombay. Les bourses du diamant sont accessibles uniquement aux professionnels : diamantaires, courtiers et fabricants. Les diamants, tout comme l’or, sont cotés en USD. L’investisseur européen devra donc tenir compte du risque de change.

Pour acheter un diamant, un particulier devra passer par un professionnel du secteur.

La voie traditionnelle consiste à se rendre chez un joaillier. L’avantage est de pouvoir bénéficier d’un conseil sur mesure et d’en profiter pour faire monter votre pierre. Le cout d'une création sur mesure dans une joaillerie de renom sera de quelques milliers d'euros mais permettra à l'investisseur d’augmenter la valeur de son investissement et de profiter par la même occasion de la valeur esthétique de son placement.

La voie alternative consiste à acheter son diamant par internet. Ces dernières années des sociétés se sont spécialisées dans la vente numérique. Avec un chiffre d’affaire de 480 M USD, la société Blue Nile, cotée sur le NASDAQ, est aujourd’hui le plus important « diamantaire » en ligne au monde.

Dans les deux cas, l'investisseur devra tenir compte de la marge d’intermédiation et des taxes qui viendront diminuer la rentabilité de son investissement.   

Assurer la liquidité de son investissement

L’achat et la vente de diamant devant se faire par un intermédiaire, l’investisseur particulier veillera à assurer la liquidité de son investissement.  

Pour qu’un diamant soit facilement négociable, celui-ci devra impérativement :

1/ Tendre vers une belle pureté
Sur l’échelle des degrés de pureté qui va de IF (pur) à P (inclusion visible à l’œil nu), l’investisseur se concentrera sur les degrés de pureté qui n’altèrent pas la brillance du diamant çàd de IF jusqu’à VS.  

2/ Avoir un poids correspondant à la demande du marché locale de l’investisseur. Sur le marché belge par exemple, la demande dans les joailleries concerne principalement les diamants entre 1,05 carats et 2,5 carats. A Hong Kong, la demande concerne principalement les diamants entre 2,5 et 5 carats.

3/ Etre très bien taillée et de taille ronde (80% de diamants vendus).

4/ Etre exempt de fluorescence et préférer des diamants de couleur blanche. Certains diamants de couleurs (fancy color) ont vu leur valeur augmenter considérablement ces dernières années. Cette augmentation du prix a été beaucoup plus significative que pour les diamants incolores sur la même période. Néanmoins, le cours des diamants de couleur, à l'instar des « gemmes » (Rubis, Saphirs, Emeraudes,..), sont plus volatils et réservés aux investisseurs qui n'ont pas froid aux yeux.

5/ Posséder un certificat GIA pour les pierres au-dessus de 2 carats.


En conclusion,
l’investissement dans un diamant doit être considéré comme un placement à risque. L’investisseur devra tenir compte des contraintes de liquidités, des coûts d’intermédiation liées à son achat et du risque de change. Monnaie d'échange internationale, le diamant reste néanmoins un produit de diversification dont les coûts de stockage sont faibles et l’offre limitée. Il faut en effet extraire environ 250 tonnes de minerai diamantifère pour produire un diamant taillé de 1 carat. Par ailleurs, selon le cabinet de conseil Bain & Company, la demande mondiale de diamants au cours de la prochaine décennie devrait globalement croître de 6.6% à l’année. Suite à la chute des cours des diamants taillés depuis 2011, et à la remontée de la croissance mondiale, il semble que le moment soit opportun pour s’intéresser de plus près à cette fameuse pierre qui fait rêver les hommes et les femmes depuis des millénaires !  

Par Jérémie Pulinx, administrateur de Waterloo Asset Management, gérant de fortune à Luxembourg.