Le blog de Jean Blavier

Les taux d'intérêt ne vont pas remonter de sitôt. par J.Blavier

<b>Les taux d'intérêt ne vont pas remonter de sitôt.</b> par J.Blavier
28/01/2019

Compte tenu d’une inflation comprise entre 1,5 et 2 %, le crédit ne coûte quasiment rien. Si l’emprunteur est content, le rentier, lui, frise le burn-out. Un « chief economist » bien connu a osé l’expression « le suicide du rentier ». C’est excessif. Parlons plutôt de l’ornière dans laquelle s’est enfoncé le rentier dénué d’imagination : « nothing ventured, nothing gained ». Une expression que tout le monde pourtant a largement eu le temps d’apprendre : elle date du milieu du 16ème siècle !

Le pivot de la discussion, ce sont les taux d’intérêt. Et les taux d’intérêt, c’est l’affaire des banques centrales. Elles sont cinq à exercer une influence déterminante : la Federal Reserve américaine, la Banque centrale européenne, la Banque d’Angleterre, la Banque du Japon et la Banque populaire de Chine. Cinq, est-ce beaucoup ? Pour une population mondiale de 7,5 milliards d’individus, non. Surtout que malgré quelques réticences de façade, elles sont d’accord sur un point : dans son état actuel, l’économie mondiale a besoin de souplesse. Le Fonds monétaire international a revu ses prévisions économiques à la baisse pour 2019 et 2020.

Ce sont aussi les banques centrales qui font la pluie et le beau temps en Bourse.

Normal, les taux d’intérêt et la Bourse fonctionnent comme un ascenseur et son contrepoids. En théorie du moins. Ce qui veut dire que c’est vrai, sauf quand ce n’est pas vrai.
Les dernières informations qui circulent convergent : les taux d’intérêt ne vont pas remonter de sitôt. La Federal Reserve, qui a augmenté quatre fois ses taux en 2018, ne le fera plus avant l’été. Est-ce que parce que Donald Trump l’a demandé ? On espère que non. La Banque populaire de Chine a dit, elle, qu’elle ferait preuve de souplesse. Et par la voix de son président, Mario Draghi, la Banque centrale européenne a fait savoir qu’elle était prête à dégainer à tout moment. Entendez, à reprendre ses opérations de « quantitative easing ». Quant à la Banque du Japon, elle n’a pas l’intention de revoir ses tarifs : cela fait un bon bout de temps que ses taux à court terme sont à -0,1 % et ses taux à long terme à 0 %.

La morale de l’histoire, c’est que les taux d’intérêt ne vont pas remonter de sitôt. C’est – en théorie – un bienfait pour la Bourse. Qui, comme par hasard, a retrouvé un beau dynamisme en ce mois de janvier.