Le blog de Jean Blavier

Boeing Boeing* par J.Blavier

<b>Boeing Boeing* </b>par J.Blavier
19/03/2019

La célèbre banque d’affaires Goldman Sachs a renoncé à imposer son code vestimentaire traditionnel à ses employés. Le costume sur mesure, la cravate et son nœud à goutte, les chaussures à boucles, c’est fini. Fini, fini… n’exagérons pas. Disons que ce n’est plus obligatoire.

Pourquoi ?

Parce que la jeune génération des « financial geeks » et autres millenials n’en veut plus. De manière assez surprenante, le boss de Goldman Sachs a expliqué que cette mesure visait à adapter la tenue vestimentaire de ses employés à « l’évolution des lieux de travail », évolution qui va dans le sens « d’un environnement plus informel ». C’est faire beaucoup de cas de ce qui n’est que la deuxième étape d’un processus entamé il y a plusieurs années déjà : les employés du « back office » pouvaient déjà tomber costume et cravate depuis deux ans.

Il y a encore plus surprenant dans cette affaire. Le lendemain de l’annonce de Goldman Sachs, le groupe de mode allemand Hugo Boss présentait ses résultats (conformes aux attentes). Quel est le lien avec ce qui précède ? C’est bien simple. Un journaliste a demandé au patron de Hugo Boss si la décision de Goldman Sachs n’aurait pas un impact négatif sur le chiffre d’affaires de son groupe. Mark Langer, visiblement embarrassé, a marmonné une réponse qui a eu un impact, non sur le chiffre d’affaires de son groupe, mais sur son cours boursier : boum, - 6,3 %. Pour corriger le tir, Hugo Boss a dû publier une déclaration officielle. Sans que cela fasse remonter le cours, hélas.

Et Boeing ?

Dans le cas du constructeur aéronautique américain, le sujet est autrement grave. C’est cela, la Bourse, le léger et le tragique s’entremêlent. Comme dans la vie. Deux Boeing se sont écrasés en six mois. 350 morts avec le même concours de circonstances inexplicable et le même modèle, le 737 Max. Un appareil mis en service il y a moins de deux ans et qui, à lui seul, représente 40 % du chiffre d’affaires de Boeing. Depuis, tous les appareils du même type sont coulés au sol, quasiment dans le monde entier. Le cours de Boeing a chuté d’un coup de 12 %, et là non plus on ne peut pas dire qu’il se redresse. Il y a là un pari à faire : si Boeing trouve une explication et, surtout, une solution technique pour que ses avions redécollent en toute sécurité, le cours va lui aussi redécoller. Par contre, si la solution traîne, le cours fera de même. Qui oserait parier ?

Jean Blavier.
*Pièce de théâtre écrite en 1960 par Marc Camoletti. Selon le Guinness Book of Records, c’est la pièce française la plus jouée dans le monde (Wikipedia).