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Point sur les marchés financiers et sur la stratégie d’investissement adoptée par Waterloo Asset Management

<b>Point sur les marchés</b> financiers et sur <b>la stratégie d’investissement</b> adoptée par Waterloo Asset Management
05/02/2023

En ce début d’année, c’est l’occasion de faire le point sur les marchés financiers et sur la stratégie d’investissement adoptée par votre société de gestion Waterloo Asset Management. Notre Comité d’Investissement, présidé par notre Chief Economist, le professeur de finance Mikael Petitjean (UCL & IESEG) et par notre responsable des investissements Frédéric Steinkuhler se réunit très régulièrement pour adapter vos portefeuilles en fonction de la situation économique. Vous trouverez ci-dessous les réponses à quelques-unes des questions qui nous sont souvent posées par nos clients. Nous sommes à votre disposition afin de vous recevoir en nos bureaux pour faire ensemble un bilan personnalisé de votre portefeuille.

Après une année 2022 morose, impactée lourdement par la guerre en Ukraine, la forte hausse de l’inflation et la remontée des taux d’intérêt par les banques centrales, les marchés financiers rebondissent en ce début d’année 2023. Comment l’expliquer ? Quel scénario pourrait permettre aux bourses une remontée durable ? A contrario, quels sont les facteurs qui pourraient inverser cette tendance ?


Les pics d’inflation sont derrière nous et la baisse du taux d’inflation est réelle, tant aux Etats-Unis qu’en Europe. A l’heure actuelle, les marchés anticipent un ralentissement plus prononcé, à la fois de l’inflation et de la croissance, tout en considérant qu’une récession est peu probable.

Alors que les banques centrales ont augmenté très fortement leur taux d’intérêt directeur en 2022 pour casser l’inflation, le niveau maximal du taux d’intérêt directeur aux Etats-Unis est attendu aux alentours de 5% à 5,25. Il vient d’être remonté de 0,25% et est actuellement entre 4,50% et 4,75%. Les marchés anticipent donc deux petites hausses de taux de 0,25% par la Réserve Fédérale d’ici le milieu de l’année. Une baisse ultérieure est même attendue avant la fin de l’année 2023. Ces éléments ont conduit les cours boursiers à rebondir très rapidement et très fortement.

Si ce scénario anticipé pour le moment par les marchés se déroule comme prévu, il est possible que nous dépassions avant la fin de l’année 2023 les plus hauts niveaux enregistrés au tout début de l’année 2022. Comme nous l’avions indiqué lors de notre dernière conférence, 70% des meilleurs jours en Bourse se passent dans les 2 semaines qui suivent les pires jours. Le rebond actuel des actions aux Etats-Unis, qui dépasse les 15% depuis octobre 2022, nous rappelle à quel point il est important d’être discipliné et de rester investi tout en profitant, dans la mesure du possible, des corrections boursières.

Les taux d’inflation restent néanmoins historiquement élevés. En décembre 2022, le taux d’inflation, calculé à partir de l’indice des prix à la consommation sur base annualisée, s’élève à 6,5% aux Etats-Unis ; celui calculé sur base des dépenses de consommation des ménages est de 5%.
Il faut remonter 40 ans en arrière pour observer une inflation similaire à celle enregistrée en 2022.

La situation n’est heureusement pas comparable, ne fut-ce que sur le plan de l’indexation des salaires qui n’existe plus aux Etats-Unis.
En Europe, le taux de référence est encore plus élevé et s’établit à 8,5%. Si cette inflation devait s’avérer plus persistante que ne le prévoient les marchés pour le moment, en raison d’un redémarrage plus durable de l’économie chinoise, d’un marché du travail plus tendu, ou d’une croissance plus forte, alors les banques centrales seraient contraintes de pousser les taux d’intérêt à des niveaux plus élevés ; il serait difficile d’éviter une récession dans ces circonstances.

Nous pensons que la volatilité n’a pas disparu et que tous les nuages ne se sont pas dissipés en quelques mois.
Gardons néanmoins à l’esprit deux éléments. Tout d’abord, il s’agit de la troisième année du mandat du Président Joe Biden. La troisième année est historiquement la meilleure sur le plan boursier.

Depuis 1925, dans 92% des cas, les actions américaines, caractérisées par l’indice du S&P 500, ont clôturé en hausse ; elles ont même grimpé de 19,08% en moyenne sous une présidence démocrate. Les récessions américaines ne sont pas non plus une catastrophe. En moyenne, depuis l’après-guerre, elles conduisent à une chute des cours de 6,78% sur base annualisée. Un an après la fin de la récession, les cours ont déjà remonté de 2,48% sur base annualisée.

Dans ce contexte comment se positionne Waterloo Asset Management d’un point de vue de l’allocation d’actifs, et de vos choix géographiques et sectoriels ? Faut-il s’attendre à un retour des actions de croissance ?

Sur le marché des actions, nous continuons de privilégier les Etats-Unis en sous-pondérant l’Europe. Malgré ses atouts, dont une meilleure résistance aux chocs récessionnistes en raison d’un filet de sécurité sociale plus solide qu’aux Etats-Unis, l’Europe reste perçue comme une zone à risque par les investisseurs internationaux, notamment par les investisseurs américains qui considèrent, à tort ou à raison, que l’Europe est en guerre, sans chercher nécessairement à séparer le bon grain de l’ivraie.
Les flux de capitaux pourraient néanmoins revenir en Europe car les niveaux de valorisation y sont plus attractifs qu’aux Etats-Unis. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous restons vigilants et réactifs en conservant une exposition tangible à l’égard de l’Europe, en particulier à l’égard de valeurs dites « de rendement », plus défensives.

Sur le plan tactique, étant donné le cycle de hausse des taux d’intérêt plus avancé aux Etats-Unis, nous sommes retournés vers les valeurs de croissance américaines, actives dans le secteur technologique, en tirant pleinement profit des bonnes nouvelles sur le front de l’inflation et surtout du ralentissement de la hausse des taux d’intérêt. Cette hausse avait fortement pénalisé leur valorisation en 2022. Plus les profits attendus sont éloignés dans le temps, comme c’est souvent le cas dans les secteurs innovants de l’économie, plus l’impact d’une hausse des taux d’intérêt est lourd. Nous avons tiré profit de ce rebond mais nous restons très vigilants. Le secteur est en pleine restructuration et l’embellie pourrait être fragile.

Nous conservons d’ailleurs une couverture contre la dépréciation du dollar, qui a été substantielle depuis le dernier trimestre de l’année 2022, précisément en raison du ralentissement attendu de la hausse des taux d’intérêt qui rend la détention de dollars moins attractive.

Nous avons également renforcé notre exposition à la Chine en profitant de la réouverture de son économie et du ton plus modéré du Président Xi Jinping qui, après avoir écrasé toute contestation au sein de « son » parti, réalise que la stabilité sociale passe par un renforcement de sa croissance externe, poussée par le commerce international. La Chine ne pourra pas s’en passer ; sa demande intérieure restera insuffisante car elle pâtit déjà d’un vieillissement accéléré de sa population.

Sur le marché obligataire, nous avons joué une carte défensive en 2022 en augmentant nos réserves en « cash » pour éviter l’impact de la hausse des taux qui a fortement poussé le cours des obligations vers le bas. Etant donné le ralentissement de la hausse des taux, nous avons réinvesti ces liquidités dans la poche obligataire mais en privilégiant les obligations d’Etat à échéances courtes. Notre objectif est de profiter des taux plus élevés que nous pouvons désormais obtenir à des échéances de 2 et 3 ans. Nous avons profité de l’inversion de la courbe des taux d’intérêt. Cette inversion implique que les taux d’intérêt à échéances courtes sont plus élevés que ceux à long terme.

Concernant les portefeuilles mixtes, nous visons à reconstituer graduellement la poche obligataire car les taux redeviennent attractifs et devraient se stabiliser à la fin de l’année. Les taux réels, c’est-à-dire les taux d’intérêt affichés moins le taux d’inflation, sont négatifs mais il reste préférable de placer une partie des réserves de cash, rémunérées à des taux proches de 0%, dans des obligations peu risquées qui peuvent rapporter 3 ou 4% par an. Par ailleurs, si la baisse attendue de l’inflation se réalise d’ici la fin d’année, les taux réels devraient retourner en territoire positif en 2024, à tout le moins aux Etats-Unis. Néanmoins, nous restons vigilants et préférons éviter les obligations à échéances longues, dont la volatilité des prix est élevée. Les obligations ne doivent pas servir à ajouter du risque dans les portefeuilles. Elles sont incluses dans les portefeuilles pour offrir une rémunération moindre compensée par un risque moindre.

La saison des résultats des entreprises bat son plein actuellement. Quelles sont les grandes tendances qui se dessinent et qu’attendre des bénéfices des sociétés pour les trimestres à venir ?

Les analystes aux Etats-Unis anticipent actuellement des bénéfices par action en hausse de 4% à la fin de l’année 2023 ; la hausse attendue en 2024 est égale à 11%. En moyenne, depuis 1990, la croissance annuelle des bénéfices par action est égale à 8,48%. La bonne nouvelle est que les analystes ont déjà commencé à réviser à la baisse leurs attentes de résultats depuis la fin du second trimestre 2022. La presse audio-visuelle est souvent deux guerres en retard par rapport aux marchés : lorsque les gros titres portent sur la fin du monde ou la paix éternelle, elle est en réalité déjà incorporée dans les prix, sans l’être parfaitement pour autant. Qui peut d’ailleurs prétendre à la perfection en ce bas monde ?

Le mouvement de révision à la baisse n’est pas terminé mais les résultats d’entreprises n’ont pas été décevants dans leur ensemble. Comme anticipé, les bénéfices et les marges sont en recul mais 70% des entreprises ont annoncé des résultats meilleurs qu’attendus. Les résultats restent très différents par secteur. Dans le secteur de l’énergie, le bénéfice par action est en hausse de 55%. Dans celui des métaux et de l’extraction minière, il est en baisse de 25%. Nous restons vigilants car l’impact que certaines grosses entreprises ont, est souvent important et souvent plus décisif que les « bonnes » nouvelles qui peuvent provenir de dizaines de plus petites capitalisations boursières. Nous avons pu le constater ces derniers jours lors de la publication des excellents chiffres de Meta, qui a tiré l’ensemble du secteur technologique ce jeudi 2 février, suivi le lendemain des déceptions de Apple, Amazon et Alphabet calmant rapidement l’euphorie du Nasdaq.

L’équipe de Waterloo Asset Management