Si votre institution financière rencontre de graves problèmes financiers, cela pourrait vous coûter très cher ! Une directive européenne permet aux autorités de contrôle nationales et européennes de prendre des mesures pour réduire l’endettement d’une institution financière en se tournant vers les actionnaires, les créanciers et les gros déposants de la banque !
C’est ce que l’on appelle "le bail-in".
Quelles mesures sont prises en cas de bail-in?
En règle générale,
- Le valeur des actions de la banque devient nulle ou presque.
- La valeur des obligations émises par la banque, peut être divisée par un facteur allant jusqu’à 5. Ces obligations peuvent aussi être converties en actions qui ne valent alors plus rien. Dans le meilleur des cas, l’échéance de remboursement de ces obligations est reportée dans le temps et le paiement des intérêts peut être diminué, voire suspendu.
- Les dépôts supérieurs à 100.000 euros sur vos comptes peuvent être réduits, voire supprimés.
Que fait l’Etat dans ces situations ?
Lors de la crise des « subprimes » en 2008-2009, les actionnaires des banques ont été impactés mais c’est l’Etat qui avait mobilisé les fonds publics pour renflouer certaines institutions financières et éviter une faillite qui aurait été très douloureuse pour les créanciers et les déposants.
L’Etat est un acteur « en-dehors » de la banque et c’est la raison pour laquelle on a parlé de « bail-out ». Pour éviter une nouvelle mobilisation de fonds publics, les Etats membres ont adopté le « Bail-in ».
Ce mécanisme permet en cas de difficultés financières sérieuses d’une institution financière de faire contribuer systématiquement les actionnaires, les détenteurs de créances obligataires et les déposants qui ont placé plus de 100.000 euros sur les comptes de la banque.
Ces acteurs sont les acteurs « internes» de l’institution bancaire, d’où l’appellation de « bail-in ».
Est-ce que ce mécanisme a déjà été utilisé ?
Oui ! En avril 2016, l’Autriche a été le premier pays à activer ce mécanisme à la suite de la faillite de la banque Hypo Alpe Adria. Malgré une faible couverture médiatique, le message semble clair : les gouvernements viseront à appliquer ces nouvelles règles !
Même si la majorité des économistes estiment que la crise financière actuelle ne sera pas un mauvais « remake » de 2008, il est tout de même utile de bien choisir le ou les institutions financières avec lesquelles vous souhaitez travailler.
Nos conseils ?
- Choisissez de préférence une banque privée dont l’activité de crédit représentera une part limitée de son chiffre d’affaires. Celle-ci devra par ailleurs offrir un ratio de capitalisation élevé.
- Préférez un conseiller financier indépendant n’ayant pas de lien de subordination avec votre institution financière. Celui-ci n’étant pas lié par un contrat d’exclusivité avec votre banque, il sera en mesure de vous proposer d’en changer si celle-ci devait rencontrer des problèmes financiers.
- Préférez les actifs hors bilan et placez votre cash dans des assurances luxembourgeoises. Les actifs investis dans un contrat luxembourgeois sont particulièrement protégés. En effet, les fonds versés ne sont pas conservés par la compagnie d’assurance mais sont séparés du bilan de la compagnie et ne peuvent pas être saisis à la suite d’une faillite de l’assureur ou du banquier.
- Ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier et diversifiez vos avoirs au travers d’un large panel de gestionnaires ! Pas besoin pour cela d’ouvrir des comptes dans plusieurs banques, il existe aujourd’hui des formules permettant de combiner dans un seul placement, un large éventail de gérants.